VSL et Typicités des vins de l’AOC Champagne : ou l’art de devenir hors la loi

La qualité des vins est jugée globalement similaire dans les expérimentations entre VSL et REF par le rapport final. Cependant les modalités de culture ne respectent pas les autres points du cahier des charges AOC Champagne et n’ont donc pas lieu d’être comparés.

• Le PETIT DETAIL des rendements aberrants !

Dans de nombreux sites d’expérimentation (annexe 11), les rendements à la vendange dépassent le point VI. 1.g fixé par le cahier des charges de l’appellation Champagne. Dans un souci de transparence avec la loi, nous pouvons affirmer que plus de 20% des lots récoltés dépasse la Charge maximale moyenne à la parcelle de 19 700kg/ha, soit le dépassement de 125,60hl/ha ! Ces conduites de vignes n’ont pas leur place dans l’AOC Champagne. Elles remettent totalement en cause la validité du rapport en utilisant ces données et en faussant les résultats. On ne peut décemment pas appuyer de quelconques moyennes sur un modèle de culture de la vigne qui ne respecte pas les éléments de base et essentiel du cahier des charges Champenois.

Pour appuyer notre propos, il est à noter que plus de 4O% des lots récoltés ont dépassé le rendement butoir visé à l’article D. 645-7 du code rural et de la pêche maritime de 15 500 kg/ha soit 98, 80hl/ha.

Des vins illégaux ne peuvent pas servir de caution à une modification du cahier des charges.


• Modalités incomparables.

Les paramètres vigueur et rendement n’ont pas du tout été homogénéisées entre les 2 modes de conduite. Certains sites constatent des rendements à la vendange supérieurs de 40% à 50% de plus dans les REF par rapport au VSL. Il est évident que la qualité des raisins, leur concentration aromatique et leur texture de bouche sont différentes, d’autant plus à des rendements dépassant l’AOC. En comparant d’avantage le rendement plutôt que le mode de conduite du vignoble, cela fausse inéluctablement les résultats obtenus dans cette expérimentation.

En effet, dans le cas d’un rendement harmonisé, nous aurions pu constater les réels effets néfastes des VSL, à savoir, entre autres, un rendement par pied plus important ou encore un rapport d’exploration racinaire/fruit plus faible dans les plantations en VSL. Ce paramètre d’exploration racinaire n’a d’ailleurs pas été mesuré dans l’expérimentation, ce qui est choquant pour un vin d’AOP, qui est censé refléter sa connexion à son terroir.

Le rapport annonce que 63% des dégustations des triangles ne sont pas significatifs. Ces dégustations ont été réalisées avec les vins issus des parcelles expérimentales d’un âge moyen de 8 ans, alors que l’âge moyen du parcellaire champenois est de plus de 35 ans. La jeunesse du parcellaire ainsi que les points évoqués ci-dessus ont permis d’obtenir des vins très peu différenciant entre les deux modalités. Mais le véritable impact des VSL sur la qualité des vins de Champagne sera tout autre. La qualité des vins se verra négativement impactée.

Les AOP sont là pour garantir un niveau de qualité, ainsi que l’expression d’un terroir, d’une région viticole et du travail de l’Homme dans ce lieu. Or, l’intégration des VSL dans le cahier des charges va aboutir à l’élaboration de vins beaucoup plus standardisés, issues de vignes industrialisées où la notion d’origine n’aura plus de raison d’être, et sera complètement déconnectée des valeurs historiques ancrées dans nos terroirs.

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